Illustration originale de Alex Formika – Tous droits réservés
Saviez-vous que notre visage à tous est asymétrique ? Un montage photo vous montrera sans peine que la partie gauche n’est pas tout à fait identique à la partie droite ! Sans cette « imperfection», l’expression de notre faciès ne serait pas la même… au point d’être légèrement inquiétante.
Entre nous et en toute franchise, vivre dans un laboratoire aseptisé ou découvrir avec horreur que votre mari est aussi irréprochable qu’un cybernaute, c’est le cauchemar assuré. Les perfectionnistes sont aussi et surtout des malheureux chroniques : leurs progrès ne leur apparaissent que comme des demi-échecs et la vie n’est jamais assez belle pour eux. On serait tellement plus tranquille s’ils comprenaient enfin que leur quête est vaine et leur idéal peu souhaitable. Que cette ride, là au coin de l’œil, leur va à ravir et que cette maison à colombages pas droite du tout, c’est justement celle qu’on préfère. Alors, de grâce, arrêtez de dire à vos enfants qu’il faut que ce soit parfait ! Rappelez-leur simplement que s’ils ont la sensation de faire tout ce qu’ils peuvent, ils feront toujours tout ce qu’ils doivent. Ils ne deviendront pas des perfectionnistes compulsifs mais des « optimiseurs » lucides. Ils progresseront en leur âme et conscience, jugés par eux-mêmes, sans se ronger les ongles au fil d’une quête du Graal éreintante. Il parait que Napoléon aurait dit : « Si la perfection n’était pas chimérique, elle n’aurait pas tant de succès.» Alors, si la perfection est comme un horizon, ne soyons pas dupes. Tout comme l’horizon, on ne l’atteint jamais vraiment… on la garde en ligne de mire.