Demandez à un enfant de 5 ans ce que le Père Noël pourrait lui apporter pour lui faire vraiment plaisir… Lorsqu’il vous répond, ses yeux brillent de désir vrai, de rêves faramineux portés par l’allégresse sans nuage de l’enfance. C’est beau. C’est l’âge du désir simple. C’est plutôt chez l’adulte que nous rencontrons le mésir. Le mésir, c’est un peu la mésaventure du désir.
Un type de mésir parmi d’autres : le désir qui rend malheureux. Vous croyez que votre vœu le plus cher, c’est de sauter en parachute. Vous prenez des cours, vous sautez, vous vous ratez, vous êtes malade à chaque fois. Vous en faites de cauchemars.
Autre type de mésir : le désir-prétexte en latence permanente. La personne répète depuis 23 ans que son vœu le plus cher, c’est de jouer du piano… tout en trouvant toujours une bonne raison de ne pas s’inscrire aux cours !
Quel que soit le type de mésir dont on est atteint, il faut se poser la bonne question : « est-ce que mon désir ne serait pas plutôt un mésir, c’est-à-dire un faux désir que je me suis inventé et que mon inconscient rejette de façon insidieuse ? ». N’oublions pas que d’infernales pressions sociales, amicales, familiales et mercatiques s’exercent sur nous en permanence. Comment être sûr que nos désirs sont bien les nôtres ?
Demandez à un adulte écrasé d’orgueilleuses responsabilités, de contraintes assumées et de désillusions à peine digérées… demandez-lui quel est son vœu le plus cher. Ses yeux partent à la dérive, à la recherche de de brillant à dire, quelque chose d’original, de valorisant, d’intelligent ! Mais heureusement, il est toujours temps de refaire sa lettre au Père Noël : mettez le temps qu’il faudra pour l’écrire et consacrez le reste du temps à obtenir ce que vous désirez vraiment. On ne va tout de même pas perdre un temps précieux avec tous ces mésirs, ces faux désirs à qui il ne manque qu’un « non » !
très bon mot, je garde…
Oui, c’est le nerf de la guerre de savoir ce que l’on veut vraiment mais c’est parfois le plus difficile à trouver. Pour l’orientation des jeunes par exemple, je trouve qu’il y aurait beaucoup à faire pour les aider à faire le tri entre ce qui est vraiment fait pour les épanouir et les mirages professionnels qui se forment sous l’effet de la pression sociale.