Vous avez un rite très personnel qui vous donne la foi totale avant d’aller quêter une augmentation ? Vous faites un geste chamanique secret avant de passer une jolie radio des poumons ? Vous êtes attentif à certains signes et pas seulement aux chats noirs ? Rassurez-vous : tout cela est tout à fait logique compte tenu des découvertes récentes sur le fonctionnement de nos hémisphères cérébraux. L’être humain a développé très tôt des réflexes de « pensée magique » ou de croyance métaphysique. Pour l’homme préhistorique, il était en effet devenu vital de soupçonner une intention (c’est-à-dire un prédateur) derrière un mouvement de branchages, une empreinte ou un nuage à forme anthropomorphique… au lieu d’ignorer cette « intention » prête à le dévorer !
Le dernier numéro de l’éminent magazine New Scientist nous vante les bienfaits anthropologiques de la superstition… antichambre de la pensée positive (dont nous avons plus que jamais besoin en ces temps qui attaquent notre optimisme à l’acide chlorhydrique).
De très sérieuses expériences psychologiques nous le prouvent par A+B ! Je vous livre l’extrait d’un article passionnant que je viens de lire à ce sujet sur l’excellent site InternetActu.net : « La première expérience demandait aux sujets d’effectuer une épreuve dans laquelle certains disposaient d’une “balle de golf chanceuse”. Résultat, ceux qui ont utilisé la balle “porte-bonheur” (ou plutôt qu’ils croyaient telle) ont obtenu de meilleures performances que ceux qui se sont servis d’une balle présentée comme “neutre” – une petite note d’importance s’impose ici : un prétest avait établi que 80% des sujets croyaient aux pouvoirs des porte-bonheur. Cette expérience montre donc que les gens superstitieux sont plus enclins à réussir certaines tâches en fonction de leur croyance, mais pas que des personnes sceptiques puissent se retrouver inconsciemment sous l’influence d’une superstition… ». Et c’est là que c’est formidable : tout le monde se fiche de savoir si les pouvoirs de votre médaille porte-bonheur sont avérés scientifiquement, puisque votre cerveau préfère y croire. Bref, c’est ça la vraie magie : le mental. Je clos donc cet article par une dédicace spéciale à notre ami Hakim qui résuma un jour tout ceci d’un trait de génie : « Le mental, c’est fondamental. »
P.S. Je croise aussi les doigts pour que vous lisiez l’article complet de Rémi Sussan sur InternetActu.net 😉
Vous dites que les hommes préhistoriques ont développé très tôt le réflexe de la pensée magique ? Pourtant, à ma connaissance, ils n’ont pas survécu malgré cela… Comment expliquez-vous ce paradoxe, professeur Hemmapil ?
Je suis également persuadé des pouvoirs que l’on s’auto-attribue (chance?superstition?mental?), même si on nous apprend à ne pas les prendre au sérieux. L’expérience que tu cites me semble intéressante…on a plus de chances de réaliser une action si on y croit….Cela semble évident, et pourtant…il faut que la science nous rappelle les bases 🙂
Merci maxuve. Effectivement, notre esprit scientiste n’a pas encore exploré toutes les ressources du mental. Pourtant, les grands sportifs sont déjà coachés avec ces principes… La « gagne » fait parfois la différence si elle est portée avec autant de sincérité que de détermination. Bonne journée positive alors !
Cela donne à penser en effet…
Cette confiance que l’on accorde aux objets (et donc à soi-même), ça fonctionne aussi sur les autres. On a mené une expérience à l’école en faisant croire à des instit’ que certains élèves avaient des compétences telles qu’ils allaient connaître des progrès fulgurants pendant l’année. Alors qu’ils étaient dans la moyenne, ces enfants-là ont progressé de manière significative.
Alors oui : le porte-bonheur apporte le bonheur !