Notre devise républicaine a cela de pratique : elle peut être mise à toutes les sauces, sucrées ou salées. La nouvelle campagne Rocher Suchard met la révolution au service des papilles et remplace la fraternité par une grosse gâterie au chocolat… On a galvaudé notre liberté chérie et on l’apprécie plus pour soi que pour les autres. Notre soif d’égalité ? Elle se cogne constamment à notre envie de savourer quand même quelques privilèges. Mais la fraternité, on en entend peu parler…
Cette campagne qui n’a de bolchevik que le code graphique nous pose indirectement une terrible question : dans le climat actuel d’incertitude et de bouleversements, faut-il réinventer la fraternité ou se réfugier plutôt dans le chocolat ? Face aux défis socio-écolo-économico-mondiaux, faut-il penser collectif ou grignoter son rocher dans son coin ? Finalement, nous sommes sûrement nombreux à nous dire : « Le monde ne tourne pas rond, il faudrait faire quelque chose, peut-être mettre des têtes au bout des pics et réclamer de la brioche place de la Bastille… » et puis rien. On reprend un carré de chocolat en regardant le flash-info. Des Indignés passent des semaines devant le temple des hedge-funds ? Ils n’ont vraiment rien compris : on ne lance plus de pavés de nos jours, on s’enfile des rochers.
Oui, cette campagne est peut-être le reflet malgré elle de cette envie de révolte qui a du mal à s’exprimer dans un océan de confort. Quelques grammes de vérité involontaire dans un monde d’addiction…
Cette campagne nous propose une révolution de « palais » où à la fin on est chocolat. Finalement, c’est une belle métaphore de la réalité ! Merci, Camarade Hemmapil !
Bravo, vous m’avez ôté la métaphore de la bouche.
Finalement en voilà une bonne idée : remplaçons les pavés par des rochers (en pierre, j’entends) et les choses bougeront peut-être plus vite ! Il faut savoir se battre avec les armes de ses ennemis !
C’est la base même du judo et ça marche assez bien, cher Padawan.