Vous êtes plutôt crinoline ou langage vénusien ? Argghh… vous ne vous êtes peut-être pas encore posé la question. Imaginez qu’on vous demande, pour une étude, si vous préféreriez prendre un aller simple pour le passé ou un visa pour le futur… C’est ce qui est arrivé aux victimes consentantes de ce sondage qui m’a tout de suite laissée perplexe. Vous avez sûrement relevé qu’une majorité de l’échantillon retenu se décide pour une fuite dans le passé. Pratique : cela corrobore la thèse selon laquelle le français moyen de 2013 a peur de l’avenir et ne trouve aucune raison de se réjouir pour ses pauvres enfants, en l’absence de leader charismatique qui ouvre la voie vers un futur radieux. Bon, l’écart entre les deux camps n’est pas non plus abyssal, mon cher Tugdual. L’intérêt d’une telle question est sans doute ailleurs… C’est vrai, c’est bien gentil tout ça, mais encore faudrait-il qu’un savant fou ait réussi à fabriquer avec ses petits doigts crochus une sorte de machine infernale pour se retrouver dans une caverne avec la famille Cromagnon ou en train de conduire son aéronef solaire en plein 23ème siècle ! Puisque la question ne se pose pas, qu’est-ce que cela pose comme question ? En préférant le passé, espérez-vous emporter quand même avec vous les connaissances modernes qui feront la différence ou est-ce simplement le résultat d’une nostalgie du type « Décidément, c’était mieux avant…» ? Est-ce qu’en préférant le passé, vous nous dites sans le faire exprès que l’avenir vous fiche les chocottes ? Si vous optez au contraire pour le futur, est-ce à cause de la curiosité de l’explorateur, impatient de se confronter à un monde qui dépasse tous les délires prospectifs ? Est-ce que vous êtes plutôt un grand lecteur des maîtres de l’anticipation et que décidément vous aimeriez savoir si Philip K.Dick, Huxley et Orwell avaient en fait tout prévu ? Votre cœur balançant d’un côté ou de l’autre de la time-line ne révèle-t-il pas surtout quelque chose de votre état psychique actuel ? Je vous avoue que moi, je n’ai aucune envie de répondre à la question des sondeurs. Peut-être parce que c’est déjà du boulot à plein temps d’habiter correctement le présent. D’ailleurs, je suis étonnée du binaire de la question. Pourquoi n’y a-t-il pas une troisième réponse possible : rester dans le présent ? Cela aurait tout changé dans la répartition des réponses pour notre plus grand intérêt.
Le seul avantage de cette question réside donc dans l’interrogation que chacun en retire sur la signification de sa propre réponse. Il y a des sondages ridicules comme ça dont la partie chiffrée émergée présente moins d’intérêt que la partie immergée en vous-même aux confins de la réponse, à droite de la résonance personnelle. Alors ? Frilonostalgique ou futuroexplorateur : qui êtes-vous donc ? Plongez pour voir, dites-le nous et surtout dites-le à vous-même…
je désire un billet pour bien vivre le présent
54% des gens veulent vivre dans le passé ??? On voit qu’ils ont oublié certaines heures terribles de l’Histoire, comme écouter du Chantal Goya ! 🙂
C’est un exemple… Personnellement, ans savoir dans quelle époque on va me propulser, je ne signe pas !
Pourquoi aller dans le futur ? Le temps court déjà bien assez vite. Pourquoi aller dans le passé ? Pour refaire sa vie et tenter d’améliorer notre futur ? Risqué. Pour vivre heureux, vivons présent… (et sans machines farfelues !)
En tant que femme, je vois peu d’époques passées plus enviables que la nôtre… J’espère que le futur nous réserve de belles choses de ce côté-là. Le pétrole, les Maldives et Venise vont disparaître… si au moins on pouvait avoir l’égalité des sexes !
La seule solution : savourer le présent 😉 Nous sommes peut-être à un carrefour : des portes se ferment pour en ouvrir d’autres…