Il est 3 h 53 en ce lundi de Pentecôte. Ce n’est pas le moment précis où l’Esprit Saint* descend sur moi. C’est l’heure à laquelle le prince charmant qui partage ma couche se mouche. En ce morceau d’automne placé au mois de mai, les virus ont effectivement tenté un baroud d’honneur. Commencent alors pour moi deux heures d’insomnie qui, après un inévitable poélitage, ouvrent fortuitement le champ des possibles. « Et si le printemps ne revenait jamais ? Et si la croissance éternelle devenait enfin ce qu’elle est : une chimère ? Et si je m’achetais quand même un autre foulard à pois ? Et si en 2020 on travaillait tous 3 jours par semaine ? Et si…Et si je descendais plutôt commencer mon post tout de suite ? Et si en 2120 on finissait par changer nos organes les uns après les autres comme des pièces détachées ? Et si je faisais plutôt des asperges vertes en entrée ? Et si on voulait vraiment changer de monde au lieu de se morfondre ? Et si je m’endormais… »

Au matin de ce lundi férié, avec le nez dans le café, j’ai réécouté le podcast  que Emmanuel Jaffelin m’avait indiqué. 10 minutes dérangeantes sur France Inter, en rapport avec son dernier livre : « On ira tous au Paradis – Croire en Dieu rend-il crétin ? ».

Vous aussi, grâce à la Ste Techno, vous le pouvez :

ECOUTER LE PODCAST France Inter (10 mn) 

Le politique patauge dans le court-termisme et le clientélisme. La surconsommation commence à rendre tristes ceux qui peuvent encore se la permettre. La science repousse les limites du possible sans répondre aux vraies questions. L’économie a prouvé qu’elle n’était pas une science. Les nouvelles technologies nous posent tous les jours de nouvelles questions en rapport avec « Où va l’Humain ? ». Il est temps de se demander à quoi nous avons envie de croire. Je ne parle pas de religion religieuse…  mais d’une spiritualité digne du XXIème siècle (celui de Malraux ?).  Je parle de foi, en soi, en nous, en des directions, des valeurs… qui nous élèvent vers autre chose que le divertissement permanent ou l’illusion de la rationalité économique absolue.

La pente ou la côte ? En ce lundi, où vous n’avez pas pu faire de vélo à cause de la pluie, il était bon de rappeler que l’essentiel est de savoir pourquoi on pédale. Et pour cela, il n’est jamais vain de croire en quelque chose. Et vous, finalement, en quoi croyez-vous ?

*Dans ce mois de mai truffé de jours fériés, petit rappel : avant de rapporter 2,4 milliards reversés aux personnes âgées, la Pentecôte commémore la venue du Saint-Esprit 50 jours après Pâques sur les apôtres de Jésus et les personnes présentes avec eux.