
J’ai croisé encore la semaine dernière des publicités qui se moquent du fameux collier de nouilles, celui qui a eu son heure de gloire dans les écoles maternelles… avant de devenir un cliché absolu. Mais quel est ce dédain pour ce cadeau de Fête des Mères « Made in France – 100 % fait avec le cœur » ? Derrière l’emblématique collier qu’aucune maîtresse n’ose plus mettre en chantier en avril… c’est toute la panoplie de la mère attendrie qui se fait traîner dans la boue mercantile, non de d’là… Je suis personnellement détentrice, en ma qualité de mère, d’un cadre de toute beauté, avec des coccinelles et un papillon, réalisé en cours préparatoire. Sa valeur est inestimable. Je le regarde et voilà que me reviennent en mémoire des mots d’enfants, des tâches de feutres et des briques de jus de pomme. C’est une pièce unique… comme le petit bloc d’argile où une minuscule main a laissé son empreinte. Les cyniques ne peuvent pas comprendre : de toute façon, ils n’ont pas lu « Le Petit Prince » et ne savent donc pas qu’on ne voit bien qu’avec le cœur. Bien sûr, la stratégie globale n’a échappé à personne : remplacer le cadeau qui ne coûte rien, mais qui vaut son pesant de souvenirs, par une chose sonnante et trébuchante co-financée par un charmant papa, mais qui risque malgré tout de demeurer oubliable.
J’ai déménagé plusieurs fois et je connais le poids des choses. J’ai lu aussi un livre étonnant sur l’art de se débarrasser (« L’art de la simplicité » de Dominique Loreau). Cela fait réfléchir sur la valeur de ces objets qui nous entourent et sur le pourquoi de cet amoncellement. Un collier de nouilles, ce n’est peut-être pas digne de la Place Vendôme… Il n’y a pas d’ « avoir » là-dedans, il n’y a que de l’ « être ». Etre maman, et se surprendre à s’extasier quand même devant ce qui n’est qu’une œuvre mineure d’un enfant maladroit. L’histoire ne nous dit pas qu’elle est l’équivalent du collier de nouilles pour les papas… dont la Fête va nous tomber dessus le 16 juin. Quoi qu’il en soit, restez vigilant sur la différence entre ce qui a un prix et ce qui n’en a décidément pas… comme toutes les choses irremplaçables et gratuites.
Le lien qui en jette :
>pour étaler votre culture sur les origines de la Fête des Mères
« Mais voyons, pourquoi ils ne font pas de beaux colliers de nouilles en or, place Vendôme ? Comme ça, tout le monde serait content ! » Nadine de R.
J’ai vu dans une boutique de bijoux fantaisie de créateurs, des boucles d’oreilles qui sont en fait des « farfalle » customisés. La réhabilitation de la nouille est-elle en marche ??? Nul ne sait…
À mourir de rire…. Merci Emma. Du coup j’ai hâte au 16 moi, perso c’était le marque page, le porte-clé, jusqu’au cendrier !!! Humour de maîtresses.
Merci Guiphone ! J-14 pour la fiesta des papas alors. Je parie sur un parfum ou un tire-bouchon (je rappelle que le cendrier tue, tout comme son contenu… mais que l’ivresse est tolérée dans ce pays de vignerons ;-))
Merci de remettre ici certaines valeurs en place 🙂 Il me semble bien que le masculin de « collier de nouilles » a longtemps été « cendrier en pâte à sel » avant que les fumeurs ne se fassent couvrir d’opprobre par la société. Pour ma part, j’ai une belle collection de cadres photos de toutes matières, plus ou moins résistantes à l’usure du temps, offerts avec cette petite phrase : « désolé papa, j’aurais voulu faire mieux mais on a eu moins de temps que pour le cadeau de maman ! » (grrr, toujours cette injustice calendaire ;-))