La marque à la pomme est une icône qui a réinventé la façon d’écouter de la musique (avec l’iPod), qui nous a donné l’envie de rester partout connecté et pas seulement par la voix (avec l’iPhone), qui a rendu l’ordinateur portable « very has been »  avec la tablette numérique à tout faire. Ce n’est pas rien pour l’homo-numericus, devenu depuis totalement dépendant de ses multiples écrans mobiles. Pendant combien de décennies, une marque de légende peut-elle prendre systématiquement une longueur d’avance, déclencher un culte hystérique chez ses fans, inventer et réinventer pour être sûre d’être mal copiée, être toujours là où on ne l’attend pas ? Bonne question…Pour l’automne qui est, rappelons-le, la saison des pommes, Apple a sorti deux trucs fantastiques. Le nouvel iPhone 5C permet de… téléphoner à des gens. Si, si… ce spot le prouve…

…et le nouvel iPhone 5S permet de frimer comme dans les films d’espionnage avec la reconnaissance digitale : un lecteur d’empreintes digitales permet en effet de déverrouiller l’appareil plus rapidement qu’avec un code. Waouh…  Ce système Touch ID a déjà été piraté par le fameux groupe de hackers allemands Chaos Computer Club et fait inutilement fantasmer les amateurs de faits divers sordides sur le thème « un gang lui coupe le pouce pour valider des paiements frauduleux sur son iPhone… »… Là, votre imagination prospective s’emballe et vous imaginez l’Association des Victimes des Coupeurs de Doigts qui rassemble ces handicapés du pouce surnommés « les Epoucés de Cupertino »… Les pauvres sont encore plus pitoyables lorsqu’ils essaient de taper un SMS ! Devant la recrudescence des cas, des cliniques spécialisées mettent en place un service préventif : on vient effectuer le moulage de son pouce et passer différentes radiographies pour permettre une chirurgie plastique express en cas de « tranchage de pouce à visée frauduleuse » etc. etc. Bon, je vous arrête tout de suite (et moi aussi par la même occasion)… puisque, apparemment, rien ne sert de couper : le doigt doit être raccordé à un être vivant pour que ça marche !

Bref, en guise d’innovation anthropologique, nous nous retrouvons quand même avec un gadget qui ne révolutionne pas les usages. Il nous incite juste à nous interroger une fois de plus sur ce qui tourne autour de l’authentification de l’identité, sur la multiplication des mots de passe et la course-poursuite entre l’ingéniosité des inventeurs de systèmes de sécurité et celle de ceux qui les font sauter… parce que c’est le destin de tout système de sécurité. Dans un univers marchand dématérialisé, où les usurpations d’identité et les tentatives de phishing se généralisent… à quand la reconnaissance rétinienne pour « payer à l’œil » à partir de son mobile ? A la prochaine saison des pommes ?

>Test conso : QUE CHOISIR a l’habitude de ne pas faire de quartier…