
Un micro-trottoir dont le Petit Journal de Canal + a le secret nous a montré des emmitouflés consternants qui ne savaient pas répondre à la question « En quelle année est né Jésus ? ». Ceux-là n’iront sans doute pas à la messe de minuit. Peut-être chercheront-ils encore le 24 au matin, non pas la réponse à cette question, mais le camion de combat des Tortues Ninja ou un collier pour la Tante Sidonie qui n’était pas prévue. On a tout dit sur l’orgie commerciale de décembre, l’éternel retour du kitsch, l’œil pétillant des enfants gâtés, le problème éthique du mensonge autour du monsieur rouge, les élans de solidarité qui réchauffent, la consécration de la famille avec sa trêve des engueulades au nom de l’esprit de Noël, nom d’une bûche… Plaisir d’offrir et joie de recevoir sont à leur apogée rutilante. J’en vois qui font du shopping pendant trois semaines en se régalant de leurs choix, en élevant le paquet-cadeau au rang d’art, en confondant le réveillon avec les jeux olympiques de la gastronomie. J’en vois en revanche qui font semblant de rien dans le style « vivement janvier qu’on n’en parle plus », qui s’indignent de ce délire mercantile auquel on échappe difficilement et qui, décidément, ne digèrent pas la torture institutionnalisé du foie gras.
Je propose un petit geste en marge de la société marchande qui peut les réconcilier : la papillote à message. Du chocolat comme il se doit, mais pas que. Une fantaisie qui accompagnera le grand déballage des cadeaux, aux enjeux affectifs et financiers bien trop gigantesques parfois. On la pose sur la table du réveillon en guise de marque-place…et on trouve un complice qui lancera l’ouverture en disant : « Tiens, tiens, il y a un message très personnel à l’intérieur. » Je vous en conte le principe.
Autour d’un chocolat, j’enroule une bandelette de papier sur laquelle j’aurais écrit une phrase à offrir, un clin d’œil tendre, en hommage à notre lien de famille indéfectible ou à la contingence magique de l’amitié. Je pose les deux sur un rectangle de papier cadeau, sobre, excentrique ou rutilant, c’est selon l’envie les amis. Je referme et je tortille de chaque côté pour former la papillote. J’ajoute une étiquette qui portera le nom de l’intéressé : détail très important car, vous l’aurez compris, les messages ne sont pas interchangeables mais terriblement personnalisés. Inutile d’en faire des tonnes : on peut rappeler un fou rire, faire une blague ou donner dans le compliment sincère…. Les mots aussi sont des cadeaux.
Continue de faire marcher la planche à billets !
Merci Flo pour cette métaphore financière à contresens sur ce blog…qui ne rapporte rien de trébuchant à son auteur !
Excellente idée, même si j’arrive ici un peu tard. L’année prochaine ? Joyeux Noël avec retard donc, mais avec une papillote à message personnalisé électronique : En 2015, promis, je baisse le régime des activités, et je m’attaque à « Cétait mieux demain » 😉
Très belles fêtes à toi aussi Stéphane. Merci pour cette papillote personnalisée. Il est vrai que j’ai hâte d’avoir ton avis sur notre livre « C’était mieux demain » mais il y a tellement à bouquiner que 24 heures dans une pauvre journée, c’est définitivement peu. Ma papillote personnalisée avec une pointe de Yoda : « Que les frontières mobiles de la liberté, en 2015 défendre tu saches. » Ok ça manque de chocolat 😉
Magnifique idée que je suis heureux d’avoir mis en pratique… pour le plaisir et l’émotion de mes invités. On ne se dit jamais assez nos sentiments, et il est parfois plus simple de les écrire. J’ai poussé le jeu à m’écrire aussi un mot à moi-même, un exercice que je conseille vivement : « que vous souhaitez-vous à vous personnellement, intimement ? » 🙂 Joyeuses fêtes aux lecteurs de ce blog riche et enrichissant (même sans chocolat !)
Merci beaucoup Cédric pour ce soutien festif…et les travaux pratiques ! J’en profite aussi par effet boomerang pour souhaiter aussi un très bel entre-fête aux fidèles du blog.