
Dernière minute : ce billet a été publié quelques heures avant les terribles attentats coordonnés à Paris… il n’y a donc aucune ironie post-traumatique dans le billet ci-dessous. Une malheureuse coïncidence que seuls les pires vendredis 13 peuvent inventer…
Franchement, je n’y connais pas grand-chose en feng shui. Il paraît qu’il y a des ondes d’énergie qui parcourent nos habitations… moi, je veux bien, car c’est aussi plausible que le Wi-Fi finalement. Mettez un ado dans une maison sans Wi-Fi par exemple. Il présente des symptômes très nets de dépérissement qui ne seront aucunement soignés par l’acupuncture… mais par une seule chose : le retour de la connexion divine. Donc, en fait, si les ados sont aussi sensibles que cela à l’absence d’ondes Wi-Fi, c’est bien que l’ensemble de l’espèce humaine peut également être sensible sans le savoir aux dysfonctionnements qui peuvent affecter la circulation des ondes du chi. Oui, le chi ou qi. Ne me regardez pas de cette façon, comme si je parlais ch’ti à quelqu’un de la Canebière. Le chi, c’est le souffle vital environnemental que se propose d’optimiser cette fameuse discipline asiatique appelée feng shui. Le chi s’évalue entre autres grâce au principe dual du yin et du yang. Sa bénéfique circulation est également favorisée ou contrariée par l’utilisation des cinq éléments que sont le bois, le feu, la terre, le métal et l’eau… reliés eux-mêmes aux matériaux de nos éléments de décoration ainsi qu’aux couleurs qui égaient ou pas notre intérieur. Je vais m’arrêter là définitivement pour le côté « Le feng shui pour les trop nuls », rassurez-vous. Je voudrais plutôt vous confier un ensemble de loufoqueries personnelles liées à un micro-déménagement professionnel dans un open-space où j’avoisine assez directement… la sortie de secours. Tout de suite, allez savoir pourquoi, j’ai trouvé ça très feng shui. Imaginez…
Imaginez qu’un groupe de terroristes portant ostensiblement un certain type de barbe (je ne vois vraiment pas de qui je veux parler) dépose une bombe qui fait tic tac et puis boom à l’accueil de l’agence. Il ne faudrait pas oublier, qu’en tant qu’agence de communication, nous sommes en effet au service de la société de consommation capitaliste et que nous résumons donc assez bien une décadence occidentale totalement athée qui ne voit de salut que dans l’éternel retour du désir marchand. Nous sommes par conséquent une cible de choix pour les nostalgiques du moyen-âge idéologique et humain. Bref, alerte à la bombe… hop, je suis la première à passer par la sortie de secours et à sauver ma life… et ça, ce n’est pas négligeable pour une demi-rouennaise comme moi qui ne veux pas finir carbonisée comme Jeanne d’Arc.
Autre possibilité : une réunion très difficile est programmée. Pas de viennoiseries prévues (je mène préalablement l’enquête à ce sujet). Une tension palpable liée au fait que nous répondons à un appel d’offres qui confronte 6 autres agences, sans aucune perspective de dédommagement en cas de « remerciement pour vos 15 jours de travail acharné… mais finalement on n’a pas le budget, alors on annule la campagne. » Du temps perdu et des nerfs en pelote. Le mieux, c’est de déclencher tout de suite l’alarme générale en ouvrant par erreur la… sortie de secours. Réunion ajournée. Interprétation d’un mauvais présage par la direction. Lecture de l’avenir dans les entrailles d’un poulet en batterie. Annulation de la participation à cette compétition perdue d’avance.
Autre interprétation intéressante : symboliquement parlant, si je suis la plus proche de la sortie de « secours », c’est que je suis tout à fait prédisposée par les flux cosmiques à être la première sauvée en cas de faillite retentissante, d’apocalypse selon St Jean, d’attaque zombie, de curieuse maladie auto-immune qui n’attaque que les publicitaires, etc. Ma situation ne doit pas en effet être confondue avec celle de la personne la plus proche de l’entrée de l’agence qui en est tout autant la sortie… Cette porte que tu repasses avec un air digne et dégagé lorsque tu viens de ranger les reliques de ton pot de départ forcé. Bref, vous l’aurez compris : ce qui m’interpelle dans cette sortie de secours, c’est « secours ». Les temps sont incertains, la banquise nous coule sur les orteils, la démocratie est bafouée, les cyniques comptent leurs lingots d’or avant le déluge… et la Révolution ne saurait tarder. Il est toujours rassurant de se tenir aux aguets, tout près d’une porte de salut.
Mais qu’est-ce que j’ai rit 😂 J’en pleure !!! Merci merci merci
Merci puissance 4 à mon tour…mais ce déluge lacrymal m’inquiète un peu quand même. Si tu tournes de l’oeil, pense à appeler les…secours.😵
De toute façon, dans la vie, il faut toujours avoir ses entrées et, au cas où, une porte de sortie. Chouette billet ! ; )
En même temps, avoir toujours un œil rivé sur la sortie de secours peut avoir un effet anxiogène. En ce qui me concerne, je me rappelle seulement qu’il y a un risque que quand je vois la sortie de secours 😉
La sortie de secours, c’est donc un peu comme la bouteille : soit elle est à moitié fermée, soit elle est à moitié ouverte. Quand je vois la sortie de secours, je me dis justement qu’on a prévu une solution…