
Pauvre Marcel Proust ! Une œuvre immense comme une forêt… et néanmoins cachée par une petite pâtisserie : la madeleine. Car, oui, on ne va pas se mentir : les personnes qui ont vraiment lu « la Recherche » sont bien moins nombreuses que celles qui aiment faire référence à la Madeleine de Proust qu’on trempe dans le thé, comme un sésame de la mémoire émotionnelle. Peu de gâteaux ont d’ailleurs un pedigree aussi classieux et cultivé. À l’instar de la tarte Tatin, la fameuse Madeleine devrait son origine à la faveur d’un déboire en cuisine : elle aurait été créée en Lorraine, au milieu du 18e siècle, à Commercy. Suite à l’abandon des cuisines par le pâtissier lors d’un diner officiel, une certaine Madeleine Paulmier joua les pompiers et servit le gâteau qui nous occupe au prince régent de Lorraine, le duc Lesczynski.
Imaginez la postérité de Madeleine qui, depuis lors, se fait tremper gentiment dans le thé, qui vadrouille dans les cartables… après être entrée au Panthéon de la littérature sous la plume d’un dandy souffreteux, ce cher Marcel. Quel parcours… Sur LinkedIn, c’est « expert absolu ».
Morceau de bravoure à la gloire de la pâtisserie et de la littérature, la Madeleine continue à titiller les talents créatifs. En voici pour preuve, une boutique pas comme les autres qui décline le plaisir de la Madeleine avec de nouvelles recettes, sucrées mais aussi salées : Mesdemoiselles Madeleines…