C’était Mieux Demain… et surtout en 2089 !

2089 Ecole supérieure de communication digitale BesançonFin novembre, l’École de Communication Digitale 2089 m’a invitée à une journée « rencontre-débat-atelier » autour du livre dont je suis co-auteure avec l’illustrateur Clod (alias Alex Formika) : C’ÉTAIT MIEUX DEMAIN (Ed. Akileos). Une vraie « chronoportation » dans le futur, que je ne pouvais pas refuser : j’adore avoir des nouvelles du sur-lendemain. Après une brève introduction de ce livre caustico-loufoque, j’ai présenté aux étudiants de Master 1 l’innovation rétro-futuriste que j’avais tout spécialement imaginée pour eux : le traducteur universel UNI-GLOT’ dont vous pouvez lire le billet d’humeur à la fin de cette chronique.  Je les ai ensuite encouragés à faire différents exercices autour de leur propre innovation improbable, née dans leurs propres cervelles. Ça a fusé et j’imagine que nombre de start-up pourraient se mettre sur les rangs… Nous avons passé l’après-midi avec le savon buccal qui élimine les propos malveillants, la boisson « lavage de cerveau » pour n’avoir que des idées brillantes, le masque qui redonne le goût de vivre, la crème anti-bide qui évite de faire de mauvaises  blagues, la cape pour fuir ses responsabilités et le casque narcissique pour rester avec soi-même ! Encore bravo à eux.

Oui, c'est bien lui. Vous pouvez encore le commander chez votre libraire préféré, sur fnac.com etc.
Oui, c’est bien lui. Vous pouvez encore le commander chez votre libraire préféré, sur fnac.com etc.

Avant de les quitter, je leur ai laissé le billet d’humeur hors-collection sur mon traducteur universel UNI-GLOT’,  écrit donc tout spécialement pour les Master1 de 2089 et dédié à leur Tour d’Europe qui commencera début 2017. Pour vous, amis lecteurs, il est là aussi, ci-dessous. Comme l’illustration de la fausse réclame de l’UNI-GLOT’ n’existe pas, je vous résume le produit comme dans un brief créatif :

« UNI-GLOT’ est un dispositif innovant qui permet de parler automatiquement une langue étrangère, préalablement sélectionnée par simple commande vocale. Il se présente sous la forme d’un collier numérique à porter suffisamment serré sur le cou. La cellule positionnée au niveau de la pomme d’Adam peut alors piloter directement le larynx. 215 langues étrangères référencées. Mise à jour régulière des dictionnaires via port USB ou Bluetooth intégré. Son slogan : Traducteur universel UNI-GLOT’ Pour parler toutes les langues d’un seul cou. »

Bonne lecture en V.O de ce billet « C’ETAIT MIEUX DEMAIN » exclusif :

« Il parait que les Esquimaux ont une kyrielle de termes différents pour dire « neige » en fonction de différences qui nous paraîtraient aussi obscures que les finasseries des sommeliers aux yeux des indiens d’Amazonie. Ça fait froid dans le dos. Mais pas autant que ceci : notre appréhension du monde et la profondeur de notre réflexion sont totalement liées aux nuances de vocabulaire qui enrichissent notre pensée. Quand on a 400 mots à peine dans son cerveau, peut-on analyser au lieu de vociférer ? Quand on est vraiment bilingue, porte-t-on deux mondes, deux cultures, deux façons de pensée en soi… bien équilibrées comme les sacoches d’un vélo ? De toute façon, notre bagage lexical est très aléatoire. À tel point que le malentendu obligatoire menace quotidiennement les gens qui parlent la même langue. Même si du haut d’un dictionnaire ventru, le consensus paraît satisfaisant, bien des mots ne recouvrent pas la même réalité d’un individu à l’autre. Quand on dit « table », tout le monde voit à peu près sur quoi cela repose… même si chacun la voit dans une matière différente. Quand on dit « libéral », on fait semblant d’oublier un flottement certain dans la sémantique, car la liberté dont il s’agit est très polysémique d’un individu à l’autre. Ce n’est pas une question d’étymologie, mais de vécu quasi intransmissible.

Si un jour, la traduction universelle et permanente rend inutile l’apprentissage des langues, nous n’aurons plus à rentrer dans le système linguistique de « l’étranger ». Son univers mental nous sera-t-il pour autant plus familier et l’entente mondiale sera-t-elle meilleure ? Traduire est issu du latin tra « au-delà » et de ducere « conduire » : la traduction automatique saura-t-elle nous conduire… au-delà des malentendus ? Comment saurai-je de quelle neige me parle mon correspondant inuit ? Et en plus, si UNI-GLOT’ massacrait toutes mes figures de style intraduisibles, c’est bien simple, je serais dans l’obligation de le traduire en justice. »

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POUR VOUS CHRONOPORTER :

2089, l’école de communication digitale qui révolutionne l’école.

C’ETAIT MIEUX DEMAIN, le site du livre.

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