Comme vous le savez sûrement, la civilisation occidentale s’est mise en mode start-up (du nom des jeunes pousses entrepreneuriales qui rêvent toutes de devenir le prochain Google). Bref, il faut constamment innover en toute agilité, sinon on tombe de vélo. Pour accompagner tous les bons vœux qui doivent présider à ce premier billet de 2017, j’ai donc décidé de m’y plier : je lance la PDM. Même pas la peine de faire une levée de fonds. Le fond, je l’ai déjà. C’est la forme du packaging qui manque le plus. Donc la PDM… Car, oui, les bonnes résolutions étant d’un convenu qui confine au ringard, il était temps de réagir, enfants du XXIè S. triomphant. Tout va trop vite et on condense pour être toujours au top. Tout nous pousse à faire équipe avec nous-mêmes pour relever le défi constant du mieux-être. Tout est « esthétique du moi » face à la pression de la réputation, sur les réseaux sociaux ou dans les apéros de voisinage. Il est donc venu le temps de la PDM…
La PDM, je ne vous laisserai pas languir plus, c’est la Promesse Du Mois. Rien à voir avec l’Employé Du Mois, petit concours interne longtemps érigé en outil de management par une chaîne de fast-food boycottée par mes soins, histoire de cracher dans les frites chétives et le dumping fiscal.
La Promesse du Mois, c’est celle que vous vous faites à vous-même en début de mois pour corriger une plaie de votre comportement particulier ou vous lancer un défi à la hauteur de votre paresse. Je ne suis pas sectaire : vous avez tous les choix. De « J’arrête de dire le mot carrément toutes les deux phrases » à « J’invite Monique à prendre un mojito » en passant par « Je passe de 37 cafés à 2 infusions de tilleul », la liste est aussi infinie que le champ inexploré de la bêtise humaine, aussi multicolore que la palette de nos marges de perfectionnement journalières. C’est vous dire.
Bien sûr, on est avec la PDM dans la stratégie des petits pas. Démarrez doucement sans sur-promesse électorale. N’allez pas vous dire d’emblée : « On est le 2 février. Ma PDM, c’est de devenir triathlète le 28 février. Bon Ok, je suis déjà essoufflé au 3e étage quand l’ascenseur est en panne, mais ça devrait être jouable… » Imaginez par exemple quelque chose à la portée d’un techno-addict : « On est le 2 février. Ma PDM, c’est de ne plus sniffer frénétiquement Face de Bouc sur mon smartphone avant d’avoir pris ma douche le matin. » Bien sûr, si cela doit vous mener, par une stratégie de contournement, à ne pas vous laver pendant un mois, vous êtes mûr(e) pour consulter un spécialiste des addictions numériques.
Je vous vois venir là… Non, je suis désolée, mais vous ne saurez pas quelle est ma PDM du mois. C’est drôlement personnel tout ça quand même. On convient simplement de s’en reparler en janvier 2018, pour la mise en place de la PDLS : la Promesse De La Semaine. Oui, car tout va toujours plus vite dans ce monde de fous, alors il vaut mieux s’y préparer dès maintenant. Passez tous une fantastique année en attendant…
REBONDS
- Vous croyez encore être le maître à bord ? Alors ne lisez pas « Le mythe de la maîtrise de soi »…
- Vous détestez les horoscopes ? Vous avez bien raison. En 2017, vous allez lire chaque jeudi les 12 signes d’un coup de celui de Rob Brezsny, dans Courrier International. L’un de ses textes m’a inspiré ce billet. La bise à Rob.
La PDM ? MDR !!! : )
Je vais commencer doucement par une pdm plutôt qu’une PDM. Belle idée en tout cas.