« Que faire des cons ? » Un bien joli titre choisi pour son nouveau livre par Maxime Rovere, spécialiste de Spinoza… et très habilement sous-titré « pour ne pas en rester un soi-même. » Point de guide pratique en 10 leçons pour en finir avec le tonneau des Danaïdes de la connerie humaine. Le propos est bien moins démagogue et le voyage intellectuel qui nous attend bien plus vertigineux et déroutant, car manifestement, avec les cons, nous nous trompons souvent de diagnostic et de stratégie…
Emportés par la foule chute ?
L’idée du sujet a été donnée à l’auteur par une colocation difficile… mais nous n’en saurons pas beaucoup plus. N’y tenant plus, cherchant la catharsis, Maxime Rovere a manifestement choisi d’affronter le problème en brave philosophe. Il s’est alors vite aperçu que le sujet avait été très peu traité dans sa discipline. De peur de quitter les hautes sphères de la réflexion conceptuelle ? Peut-être… Un des constats majeurs de Maxime Rovere dans « Que faire des cons ? », c’est que la connerie a le don de nous faire perdre notre capacité à réfléchir. La colère et le mépris qui nous saisissent face à elle rendent impossible toute contre-attaque « efficace ». Les cons et les connes ont un vrai don pour nous entraîner dans leur chute. Chute évidemment, car nous nous sentons toujours supérieurs à eux. Une « supériorité » tout en paradoxes, puisqu’il n’est pas rare que nous soulignions plutôt sans le savoir notre impuissance : en convoquant une morale surplombante (est-elle au moins partagée ?) ou en appelant à une loi protectrice (comme si l’État pouvait se substituer à chaque citoyen face à chaque con fini).
La connerie défie l’intelligence
La grande force de l’approche de Maxime Rovere, c’est de nous faire réaliser qu’il y a Lire la suite « « Que faire des cons ? » Vaste programme… »