Jobijoba : quand on cherche, il nous trouve.

Un job vous cherche sur jobijoba.comAvant, c’étaient les chômeurs qui cherchaient un job… et croyez-moi, chercher une aiguille dans une botte de foin ne donne absolument pas envie de faire les moissons. Il fallait y mettre beaucoup d’énergie, de sagacité et… de rapidité pour être plus réactif que le chômeur d’à-côté. Des heures au téléphone, des liasses de CV envoyés, des tonnes de CO2 gaspillées pour se rendre à des rendez-vous stériles. On se demande comment on a pu supporter une technique aussi préhistorique. Mais avec Jobijoba, une autre ère de l’employabilité s’offre à nous…

Les Big Data et « Le Bossu »

Il me revient une réplique du film de cape et d’épée Le Bossu : « Si tu ne viens pas à Lagardère, Lagardère ira à toi. » Eh bien aujourd’hui, Lagardère, c’est le travail. Et grâce à qui ? Grâce à l’avènement des Big Data. Les Big Data… ces monticules de données informatiques que nous sommes désormais en mesure d’accumuler, de classer et d’analyser bien mieux que des bottes de foin, grâce à des serveurs ultra-puissants qui jonglent avec les algorithmes.

Chercher, c’est très fatigant mais être trouvé, c’est très gratifiant. Devenir LA recrue qu’on vient chercher pour remplir LA mission, c’est ça la classe… comme quand l’armée américaine cherchait des héros. C’est le secret de cette campagne de la plateforme de recrutement jobijoba.com : renverser les rôles et nous faire passer pour des cadors que des chasseurs de têtes invisibles vont s’arracher. En renversant la proposition, on renouvelle l’impact. Think different : une fois de plus, c’est le secret.

A la recherche du job pas encore perdu

Cela nous amène aussi à souligner qu’il est désormais indispensable de donner libre accès à la consultation de notre parcours professionnel, en soignant particulièrement notre vitrine destinée à un racolage permanent pour la bonne cause.

Cette nouvelle façon de trouver du travail rejoint toutes les autres démarches de « mise en scène » de notre « moi ». Ce n’est pas au moment où l’on cherche un emploi qu’il faut tout à coup se préoccuper de son identité professionnelle numérique, c’est désormais en permanence. Le fonctionnement des réseaux sociaux LinkedIn ou Viadeo en est la plus éclatante illustration. Être en permanence sur le marché de l’emploi , voilà qui préfigure peut-être de toute façon la prochaine des révolutions : la fin du salariat, tous autoentrepreneurs et free-lances en demande permanente de nouvelles missions. Une vie trépidante que n’auraient pas reniée les Gipsy Kings et leur Djobi Djoba entêtant. La référence mnémotechnique vise-t-elle une tranche d’âge peu habituée aux outils de recrutement on line ? Allez donc savoir…

REBONDS

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La 4e révolution « industrielle » et son impact sur l’emploi

5 réflexions sur “Jobijoba : quand on cherche, il nous trouve.

  1. Merci pour cette belle réflexion.
    « Cette nouvelle façon de trouver du travail rejoint toutes les autres démarches de « mise en scène » de notre « moi ».
    A mon avis, on touche au problème puisque l’identité professionnelle numérique n’existe pas vraiment sur la toile : la frontière entre vie privée et vie professionnelle étant inexistante. Nous voilà contraints à apprendre à nos enfants à marqueter leurs différents profils numériques pour séduire les chasseurs (cueilleurs ?) mais surtout à gérer leurs contradictions-produit si ils ne veulent pas que Big data les envoient tout droit faire la file chez pôle-emploi. Inutile donc de « faire carrière », le challenge étant de devenir un vrai mercenaire de l’emploi quitte à ce que le « héros » y laisse ses idéaux !

  2. Ça ne serait pas ça le capitalisme des plateformes..? 😉 Merci pour votre petit coup de pied nécessaire, ça fait un bien fou. C’est aussi une bonne occasion de prouver qu’une fois de plus, l’idéologie ambiante part du principe que les grands problèmes sociétaux existent car « nous manquons d’information », or quand cette information est correctement distribuée (par les plateformes, tiens), alors le marché devient fluide. Alors l’emploi coule à flot, même si c’est temporaire (oh, un CDD, oh, une semaine de travail, une heure…). Comme vous le dites, la fin du salariat, c’est aussi l’avènement du précariat, et l’essor des intermédiaires, huileux dans les rouages de notre abandon face au marché… Quoi qu’il en soit, cette pub s’en sort bien, ils ont tout compris.

    1. Merci et bienvenue sur les terres du VOUS TOMBEZ PILE. Il y a aussi une guerre lexicale insidieuse qui formate les esprits : où finit l’indépendance et où commence la précarité ? Cela reste aussi tristement fascinant d’entendre encore parler de retour au plein-emploi alors que les gains de productivité ne cessent d’augmenter dans tous les secteurs… 35 h de travail pour tous ? Où ça ?

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