Taxe rose : c’est bien notre genre de payer trop…

Il est certes parfois rasoir de se faire plumer de la sorte.
Il est certes parfois rasoir de se faire plumer de la sorte.

Si vous n’avez pas encore coupé le poil qui vous relie à l’actu, vous avez sans doute entendu parler ce mois-ci d’une certaine « taxe rose ». Une association féministe a alerté les pouvoirs publics après avoir constaté que certains produits de consommation « genrés » étaient étonnamment plus chers dans leur version féminine alors que les caractéristiques du produit le justifiaient difficilement. L’exemple qui a été le plus cité est celui des rasoirs jetables. Donc là, c’est comme si Georges Sand et Madame Jourdain prenaient tout à coup leur premier cours de marketing…

En effet, il faut rappeler que le prix d’un produit ne dépend pas uniquement de son coût de fabrication et de distribution, mais comporte une variable d’ordre psychologique, liée à son positionnement. Le ou la responsable marketing d’une marque se demande donc toujours « Combien ma cible est-elle prête à payer pour telle caractéristique produit et telle promesse marketing ?». Un produit « pas assez cher » peut même être soupçonné par le consommateur d’être moins bien qu’un concurrent quasi identique mais vendu légèrement plus cher… La valeur réelle et la valeur perçue entretiennent des liaisons extrêmement complexes dont notre cerveau de consommateur impulsif est la boîte noire. La pléthore de produits de beauté féminine et la politique de prix pratiquée dans ce rayon reflètent effectivement le « prix » que les femmes accordent à leur apparence physique. Alors, nos rayons sont-ils soumis à un complot machiste ou simplement le résultat de techniques marketing auxquelles nous donnons collectivement raison par nos réactions de consommatrices ? Si certaines femmes sont prêtes à payer une crème anti-âge plus de cent euros, certaines marques ne se font pas prier pour leur « offrir » ce qu’elles attendent, promesse ronflante à l’appui. Parce qu’elles le valent bien. L’offre et la demande, il n’y a que ça de vrai. Sommes-nous toujours certains et certaines de savoir ce que nous achetons et combien cela vaut réellement ? Avons-nous toujours le temps de tout comparer objectivement avant d’acheter ? Si l’affaire de la « taxe rose » peut donner envie aux femmes de déployer un sens critique plus élevé au rayon « beauté-hygiène », tant mieux. Comme le soulignait mon cher et tendre, elles pourraient également en profiter pour réclamer qu’on s’attaque à des symboles médiatisés plus forts encore : pourquoi ne pas rendre obligatoire l’organisation d’un concours Mister France, en parallèle de chaque concours Miss France ? À la sortie du show, des rasoirs seraient bien sûr proposés à la vente… dans une couleur mixte et à un prix unique.

P.S. Et la poupée Barbie, elle en pense quoi ? Même une femme américaine qui écrit une histoire sur « Barbie, ingénieure informatique » tombe dans le panneau du sexisme. Diantre… > lire sur actualitte.com

 

6 réflexions sur “Taxe rose : c’est bien notre genre de payer trop…

  1. Hé oui, le même marketing qui fait payer l’Iphone 6 de base 709 € alors qu’il ne coûte à produire que 176 €. Et il ne fait même pas rasoir en plus !

  2. En effet prix psychologique …qui me rappelle mon énervement d’il y a quelques années en comparant le prix des têtes des modèles « Venus » (…ah le marketing !) de Gillette et celui des garçons (qui d’ailleurs ne s’appelaient pas Mars ?). Ma douce compagne hérita donc d’une tête grise et virile sur le manche de son rasoir à elle, tout de rose vêtu… Si ce n’est pas de la résistance ça !

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